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ثقافة Loin, mes rêves ont commencé très loin... Par Nour Ismaïli Razgallah

نشر في  15 فيفري 2019  (11:19)

Par Nour Ismaïli Razgallah 

Loin, mes rêves ont commencé très loin

Du moment présent, de cette époque, de ce temps

Loin,

D’ici, de cette ville, de ce monde  

Loin, de ce cette dimension très réelle et de ce réel du moins, castrant

Loin, de cette modernité dérangeante et cette normativité dévorante

Loin, de ces politiques très politiques et cette cybernétique sans éthique

Loin, de ce vide saturé

De ce rythme rapide, jusqu’à la lenteur

Jusqu’à la lourdeur

Loin, de cette imagination en fil, lié au modem de la ville

Loin, de ce visage, de ces visages condamnés à reproduire,

à refléter du blanc, et parfois du bleu, et dans les deux cas

Ils reflètent du Rien

Loin de ces doigts tapants, de ces oreilles sourdes, très bouchées de bruit

Loin, de la présence verte et de la célébrité en chiffre, noir sur écran

Loin, loin des plats carrés et des jardins en noir et blanc

Mes rêves ont commencé loin, bien loin de ce dédoublement,

De visages, de voix, de présence, de dimension.

Loin, très loin.

Loin ?

Où le moment présent était un moment unique,

Où les villes n’étaient pas des lignes sous des pseudos

Où le monde, notre monde était à découvrir

Et où on aimait courir

Où les visages portaient des yeux, et où les yeux étaient stridents

Où les cœurs étaient à conquérir et parfois à reconquérir

Où la terre avait une odeur, et la parole avait de l’ardeur

Où on parlait, où on aimait parler et s’entendre parler

Où la musique n’était pas enchaînée, ou elle était libre comme l’air

Où l’air était une mélodie, et non l’acteur d’un Boomerang et une vie en parodie

Loin, à l’époque ou l’imagination n’a pas encore fait son grand pas dans le monde du marketing

Où l’imagination était une abstraction lumineuse dans toute sa splendeur

Loin, où je pouvais reconnaître ma voix et reconnaître ta voix

Loin, où je pouvais admirer tes yeux

Loin, où t’avais deux oreilles pour m’entendre parler,

M’entendre chanter, m’entendre rêver …

Loin, où je pouvais rêver sans toucher mes poches

Et voler sans heurter des roches

Très loin.